La nouvelle est tombée, ce vendredi 5 mars. Heiko Carrie, président Bosch France-Benelux, a annoncé aux salariés que l’usine de Rodez, premier employeur du département à ce jour avec 1250 emplois, n’en comptera plus que 500 d’ici 2025 (1100 en fin de cette année), après la suppression de 750 postes.
Le site au début des années 2000 comptait 2400 salariés.
« C’est un message difficile, mais c’est indispensable pour pérenniser le site, avec la chute du marché automobile Diesel. Néanmoins, cette stratégie offrira une stabilité de l’usine pour les années à venir, le niveau de 500 emplois est tout à fait compétitif », a indiqué le PDG.
Pour rappel, le groupe Bosch est un important fournisseur mondial de technologies et de services. Avec un effectif d’environ 400 000 salariés dans le monde (à fin 2019), il a réalisé un chiffre d’affaires de 77,7 milliards (2019). Il est largement bénéficiaire bien entendu.
Le groupe Bosch est présent en France depuis 1899 et a ouvert à Paris en 1905 son premier site de production à l’étranger. Avec 23 sites en France, dont 10 possédant une activité de Recherche & Développement, toutes les activités du groupe sont aujourd’hui présentes dans l’Hexagone. En 2019, Bosch France employait plus de 6 600 salariés pour un volume d’affaires de 3,2 milliards d’euros.
Bosch indique vouloir se préoccuper de l’avenir de ses salariés, aussi, en France les équipes de Bosch Rexroth et l’équipe technique du site Bosch de Rodez collaborent sur des solutions d’industrie clés en main intégrant consulting, hardware, et implémentation pour proposer en interne et en externe des solutions adaptables aux outils industriels existants.
Bosch accompagne le site de Rodez, spécialisé dans les activités diesel, dans son processus de diversification pour pallier la baisse du marché diesel et préserver les emplois sur le site, enfin c’est ce qu’ils affirmaient en 2019. On en voit le résultat.
La réalité est tout autre. Aujourd’hui les règles de fonctionnement du système capitaliste, sous prétexte d’efficacité, de compétitivité, de rentabilité, conduisent à une spécialisation maximale des outils de productions, sans investissements, sans se préoccuper de l’avenir, sans se poser de questions sur le devenir de ces outils, ni des femmes et des hommes qui en assurent l’exploitation.
Il est évident que le devenir et la pérennité du site de Rodez ne puissent se concevoir qu’avec l’unique fabrication des injecteurs diesel, si performante soit-elle. Il faut tenir compte des évolutions technologiques et des contraintes écologiques et environnementales. C’est bien là le rôle d’un service de recherche et développement.
Mais pour Bosch comme pour beaucoup d’autres industriels, ces services sont coûteux et ne sont pas rentables immédiatement. Il vaut mieux laisser la part belle aux Start-up, comme ils disent, et fermer les usines dont les fabrications ne sont plus d’actualité et pas assez « rentable » pour leurs appétits. On en voit les résultats comme pour l’industrie pharmaceutique et les vaccins par exemple.
La direction de Bosch exige que ce soit les salariés qui paient le prix fort d’une restructuration qui ne garantit pas à terme le maintien de l’entreprise. Ce qui le n’empêche pas, de continuer d’empocher les milliards d’aide du CICE versé par l’État, au passage, le crédit impôt recherche a été remplacé sous le gouvernement Hollande par le crédit impôt compétitivité, cela veut bien dire ce que cela veut dire.
Le futur que nous voulons ne se fera pas avec ce système, ni avec ceux qui le servent comme Macron et son gouvernement, comme la droite et l’extrême droite, ni avec ceux qui veulent l’adapter sans le remettre en cause comme la social — démocratie. À ce sujet, le maire de Rodez parle de trahison, soutien de Macron, en termes de trahison, il sait de quoi il parle !
Il est temps de réagir, il est temps que le peuple se fasse entendre, qu’il n’accepte plus que l’emploi, les femmes et les hommes soient sacrifiés sur l’hôtel du profit capitaliste, de la productivité, de la compétitivité, de la rentabilité financière.
D’autres choix sont possibles, et vous pouvez compter sur le Parti Communiste Français pour les porter, et avec le peuple de notre pays participer à leur mise en œuvre.
Parti Communiste Français
Jacques Nicol secrétaire de section de Millau.