Voilà maintenant deux semaines que l’annonce est tombée, malgré cela, le constat reste identique, cette sensation de lendemain de « gueule de bois » ne semble pas vouloir se dissiper !
L’indignation face à cette décision de suppression massive d’emplois annoncée par le président de BOSCH France, Heiko Carrie, le vendredi 5 mars ne fait que s’accroitre dans l’esprit de chacun…
Il s’agit bien là d’une catastrophe industrielle pour Onet-le-château, Rodez, son agglomération et l’ensemble du territoire départemental. Une catastrophe sociale pour les salariés et leurs familles.
À qui la faute ?
Cette décision finale a été prise par la direction du groupe, ils doivent en prendre l’entière responsabilité. C’est l’ensemble du personnel qui subit de plein fouet la stratégie de l’entreprise de ne pas s’être donné les moyens de s’inscrire pleinement dans la démarche de diversité initiée depuis quelques années.
Cette situation est la conséquence de la crise sanitaire…
Miser sa diversification de production sur le choix stratégique fort au niveau régional qu’est l’aéronautique laissait présager des perspectives favorables à la stabilité du site aveyronnais, la croissance en constante évolution de la filière depuis plusieurs années garantissait la pérennité de ce type de production. Mais c’était sans compter sur la crise économique liée à la pandémie qui a frappé très durement ce secteur en Occitanie avec plus de 4000 emplois détruits.
… mais la crise sanitaire n’est pas responsable de la situation ! elle en a été le catalyseur, l’accélérateur, le prétexte à la prise de décision par la direction d’abandonner les salariés aveyronnais.
En effet il y a quelques semaines encore la Banque de France affichait sa confiance sur les perspectives de la filière aéronautique en Occitanie, l’état des carnets de commandes du secteur certes restait dégradé à court terme, mais offrait une très bonne visibilité à moyen terme.
Alors pourquoi ce choix ? Sans doute pour investir ailleurs…
Ce manque d’investissement créatif et financier, associer au « Diesel Gate » a permis au groupe Bosch de s’installer dans la facilité en prétendant que l’usine aveyronnaise se trouvait dans une pente trop raide pour se maintenir. Lorsque la direction du groupe a décidé de s’inscrire dans la démarche du CICE si décriée et de se saisir des aides de l’État, les responsables ont eu moins d’hésitations, mais quels investissements ont été réalisés pour l’avenir du site ?
L’État, reparlons-en justement : les promesses gouvernementales de modifier la règlementation pour étendre la vignette Crit’Air 1 aux véhicules diesel nouvelle génération afin de relancer la production des bougies de préchauffage et des injecteurs du site castonétois se sont volatilisées face au « Diesel Bashing ». Le ministre de l’Économie doit lui aussi assumer ses propos qui ont donné de faux espoirs aux salariés, ainsi qu’aux élus politiques aveyronnais et ne pas se féliciter de son action qui demeure médiocre dans sa gestion du dossier.
La CFDT de l’Aveyron, bien que plus représentative au sein du site Bosch d’Onet-le-Château, porte donc tout naturellement son soutien aux actions des salariés et des syndicats visant à faire infléchir le positionnement de la direction en faveur de la sauvegarde et la préservation des emplois.
CFDT Union départementale Aveyron
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