Ruthénois.com : Le déplacement à Niort, c’est le match du maintien ?
Pierre-Olivier Murat: En terme mathématique, oui. Après, c’est le match du maintien pour eux aussi. Ils sont un peu en dessous de nous. Il faudra sortir le bleu de chauffe. Même si on le fait très bien, il faudra que ça soit un peu plus que d’habitude. Et concrétiser toutes les occasions que l’on se procure. Ce n’est pas un match entre le 8e et le 9e, ou personne n’a rien n’a joué.
Vous vous attendiez à ce que ça soit aussi serré entre le 10e et le 18e, à trois journées de la fin ?
Globalement, il y a 3 clubs dans la division, qui n’ont rien à jouer. Tu en as 16 qui ont quelque chose à jouer, en haut ou en bas du classement. C’est un championnat qui est très serré cette année. Il y a 6 clubs qui peuvent jouer la montée. Et il y en a 7 ou 8 qui bataillent en bas. Donc, à trois journées de la fin, il n’y a que des matchs à enjeu.
Vous attendiez-vous à ce que ça soit si difficile de prendre les derniers points, la dernière victoire pour ce maintien ?
On ne le saura qu’à la fin de la saison. Car sur les dernières années, 41 points, c’était tout le temps suffisant. Et ce n’est qu’à la dernière journée que tu pourras dire à combien s’est joué le maintien. On a eu l’occasion de le faire bien avant. Que ça soit contre Chambly où l’on a la balle du 3/1, et où l’on fait 2/2. On a eu l’occasion de gratter un point supplémentaire à Amiens. Ou de prendre les 3 points le week-end dernier. J’étais très frustré voir plus du match nul contre le Havre. Il faut que l’on progresse. Parce que des matchs comme le Havre, on doit les gagner. Les joueurs n’ont pas eu besoin que je leur parle, vu mon comportement, pour le comprendre. Et quand je ne dis rien, ce n’est pas bon. La seule chose positive, c’est que l’on ne perd pas. À date, on est l’équipe qui a le moins perdu de matchs quand on enlève les 7 premiers. Ce n’est pas un hasard.
Avez-vous déjà esquissé un début de bilan à trois matchs de la fin ?
J’espère vraiment que l’on soit sauvé ce samedi. J’espère vraiment que l’on fasse un vrai match de maintien. Même si je ne suis pas inquiet. J’ai annoncé que je ferais trois propositions de prolongation, que le groupe serait réduit la saison prochaine. Pas par force, mais par choix, pour avoir une qualité supérieure. Ça avance bien dans ma philosophie. Aujourd’hui, se maintenir sportivement en Ligue 2, c’est très dur. Je ne vais pas me rajouter un 2e plomb au pied en ayant des finances qui peuvent t’entraîner en bas. Rester en Ligue 2 voir plus haut, c’est ma priorité. Je ne monterai jamais dans la surenchère pour n’importe quel joueur. Le prix que j’estime, c’est le prix de l’année dernière moins 20 %. L’année prochaine, tous les clubs vont réduire. Il y aura peut-être, malheureusement, 300, 400 joueurs pros sur le carreau.
Quels sont les joueurs qui sont concernés par les propositions de prolongation ?
J’en ai fait une à Pierre Bardy et David Douline. Pour le 3e joueur, c’est encore un peu tôt pour en parler. Pour le reste, le championnat n’est pas terminé. Et j’ai envie de voir où elle va cette équipe. Il reste 3 matchs, tu peux finir 9e. Comme tu peux finir premier non-relégable, voir barragiste si c’est la catastrophe. Vu les rencontres des autres, ça semble improbable. Si j’ai une équipe qui s’arrache, qui gagne les 3 derniers matchs et finit 9e, peut-être, je peux avoir le doute sur plusieurs joueurs. Les joueurs qui sont courtisés, avec des salaires plus gros, il faut qu’il parte. Parce que je n’irais pas dans l’escalade des salaires. Il n’y a pas de sujet là-dessus.
Que pensez-vous du projet de Ligue 1 à 18 clubs ?
Je parle en tant que président du RAF. Le vrai sujet, c’est quoi ? Dans les autres pays, les championnats se portent bien, qu’il soit 18 ou 24… Il y a des gens qui parlent d’attractivité du produit pour expliquer cette demande. Pour moi, c’est une grosse connerie. Ça fait 10 ans que l’on n’a pas eus une lutte comme ça pour le titre ! À 4 journées de la fin, on ne sait pas qui va être champion et qui va descendre. Ça fait 10 ans que le PSG, à 4 journées de la fin, il a 20 points d’avance sur le second. Sur l’attractivité du produit, sur le sportif, ça me laisse dubitatif. Et surtout, ça dépend de la philosophie que l’on garde pour les montées et les descentes. Parce que tu peux très bien être à 18, et dire qu’il y a 3 descentes, trois montées. Et là, il y a du gaz. Ce qui est important, c’est l’enjeu, c’est comment ça se bataille.
Et de la Super League ?
On joue qu’entre riches, et on marche sur la tête des plus pauvres. Ce n’est pas ma philosophie du foot, c’est n’importe quoi. C’est marché sur les plus petits clubs. Moi, je prends mes responsabilités. Là, on a vu 12 clubs prendre une claque monumentale. Parce qu’il ne faut pas oublier que le foot, c’est un jeu. Et qu’à côté de ce jeu, il y a les supporters. Et que si tes supporters ne te suivent pas, tu peux avoir le projet avec le plus d’oseille possible, tu prends un coup de batte de baseball en pleine poire. La réaction des supporters de Liverpool, par exemple, a été top. C’est ça qui me fait vibrer. C’est Montpellier qui est champion en 2012. Ce n’est pas 12 milliardaires qui vont se la raconter. Le foot, c’est Lens qui est en passe de jouer l’Europe, parce qu’il y a du gaz, un peuple derrière.
[box type= »info » align= » » class= » » width= » »]Ce samedi 1er mai, Niort – RAF, au stade René Gaillard[/box]