[dropcap]L[/dropcap]e 13 juillet dernier, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, a réuni le Comité de suivi de l’usine Bosch d’Onet-le-Château en présence des représentants des salariés, des élus du territoire et des représentants de l’entreprise Bosch.
Pour faire suite à cette réunion, Arnaud Viala, Député et Président du Conseil départemental de l’Aveyron, a adressé un courrier à l’attention de Bruno Le Maire ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance.
Dans ce dernier il dénonce « le comportement inadmissible des dirigeants de l’usine » et sollicite une entrevue avec le ministre. Le courrier est cosigné par Christian Teyssedre, président de Rodez Agglomération et Jean-Philippe Keroslian, maire d’Onet-le-Château.
« Monsieur le Ministre,
Depuis plusieurs années, à vos côtés et dans une posture responsable, nous avons participé à de nombreuses réunions.
De Rodez à Paris, en passant par Stuttgart, aucun rendez-vous n’a été manqué par aucun de nous. En mars 2019, à Stuttgart, Bosch a confirmé la création de 300 emplois de diversification précédemment annoncée lors d’un comité d’entreprise.
À nos côtés, les représentants du personnel ont fait preuve d’une patience, d’une compréhension et d’un sens de la responsabilité qui les honore.
Mardi dernier, Madame la Ministre Panier-Runacher, a conduit une nouvelle réunion du comité de pilotage. Lors de cet échange, le comportement des dirigeants de Bosch, en particulier de M. Heiko Carrié, président de Bosch France, s’est avéré purement et simplement inadmissible.
Après avoir pris l’engagement de ne procéder à AUCUN licenciement sec d’ici 2027, ce dernier est revenu sur la parole donnée, soumettant cette promesse à des conditions, menaçant les partenaires sociaux s’ils ne reprenaient pas le cours des négociations et prenant en otages tous les élus présents.
Nous ne pouvons plus accepter de telles pratiques. Les engagements de M. Carrié ont déjà été maintes et maintes fois remis en cause par lui-même ; aucune de ses promesses n’est ferme et soutenue. Le groupe Bosch ne semble pas mesurer qu’au-delà de ses visions, si nous sommes mobilisés, c’est pour défendre une dynamique territoriale, chercher des solutions de substitution, travailler pour l’avenir des salariés, de notre territoire et de notre économie.
Nous avons eu l’occasion de dénoncer séance tenante ce comportement, en vain. Le groupe Bosch n’a jamais précisé si des investissements massifs auraient lieu sur le site de Rodez. Ses dirigeants nous ont assez promenés avec des engagements non tenus en termes d’activités liées à la diversification et plus encore sur la situation du maintien de l’emploi sur le site.
À ce titre, nous allons utiliser à compter d’aujourd’hui, la voie la plus efficace qui soit, à savoir la large diffusion de ces informations pour faire prendre conscience aux dirigeants de Bosch, qu’à Rodez, même si ce n’est pas Dresde (ouverture d’une usine micro conducteurs avec plusieurs centaines de millions d’euros injectés), ses salariés méritent le respect. Aujourd’hui, pour faire oublier les engagements non tenus, il règne un flou organisé autour de l’hydrogène.
Nous sollicitons une entrevue rapide sur la situation de notre usine, de ses emplois directs et indirects, car il en va de l’avenir de milliers de familles.
Dans cette attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de notre sincère et respectueuse considération.