[dropcap]C[/dropcap]e jeudi à Rodez, c’est une école Foch abasourdie qui s’est réveillée brutalement après une rentrée idéale. La nouvelle d’une menace de réajustement avec la suppression du poste de l’enseignante de la classe de CP a fait écho chez de nombreux parents d’élèves.
Une semaine avant, Armelle Fellahi, directrice académique des services de l’Education nationale, était venue à la rencontre des nouveaux écoliers aveyronnais. Elle déclarait que « le taux d’encadrement augmente un peu plus encore chaque année ». Parallèlement, Christian Teyssèdre, maire de Rodez, se félicitait que « tous les postes d’enseignants ont été conservés sur Rodez ». Aujourd’hui, c’est l’incompréhension la plus totale chez les parents d’élèves de l’école.
Le récit
Lors du dernier conseil d’école de juin 2021, les informations évoquées semblaient rassurantes. Il avait été assuré à l’école qu’elle ne subirait pas de comptage à la prochaine rentrée. Malgré un effectif en baisse, cela devait lui éviter une mesure de carte scolaire ou de réajustement qui pénaliserait indubitablement la qualité de l’instruction et la prise en charge des élèves. C’est toute une communauté pédagogique rassurée qui avait vu arriver par le biais des mutations, une nouvelle venue pour la classe des CP.
En ce début septembre, quinze jours après la rentrée, une décision brutale est venue ébranler la communauté éducative de cette école. Après un danger qui semblait écarté, l’inspection académique brandit à nouveau la menace d’une suppression de poste prétextant des effectifs trop faibles. « Curieusement, elle connaissait déjà tous ces chiffres deux mois avant et n’avait jamais évoqué cette éventualité », pestent des parents d’élèves du CP de l’école Foch.
La professeure des écoles des CP devrait en effet faire les frais de cette décision. En effet, elle est la dernière venue sur l’école Foch. Toutefois, rien n’est acquis, une réunion à l’inspection académique de Rodez déterminera l’avenir de cette enseignante ainsi que de ses élèves. Face à une telle situation, c’est l’inquiétude qui règne sur le groupe Foch de Rodez.
Tout cela est vécu comme un manque énorme de considération pour les enfants. Cela va impliquer des conditions de scolarité au rabais pour tous ».
Cette enseignante avait fait dès son arrivée l’unanimité par sa bienveillance et sa conscience professionnelle aussi bien chez les enfants que chez les parents.
« Pourquoi autant de mépris ? »
Des parents d’élèves de la classe de CP ainsi que les membres du conseil d’école ne comprennent pas cette « situation ubuesque ». Pour eux, « le service public et l’Education nationale, c’est le respect et la prise en compte de chaque enfant, famille et employé » face à leur problématique.
Beaucoup se sentent méprisés par cette annonce qui remettrait en cause « l’équilibre des enfants et de leur famille ». En effet, ils sont circonspects et se demandent « comment peut-on, dans une classe de CP aussi importante pour les apprentissages, nommer une enseignante titulaire quinze jours pour lui mettre une carte de mesure scolaire après coup ? Ces changements risquent de perturber fortement ces jeunes écoliers dans leur quotidien voire même de les déstabiliser en ce début d’année scolaire. Tout cela est vécu comme un manque énorme de considération pour les enfants. Cela va impliquer des conditions de scolarité au rabais pour tous ».
Ce sont des familles touchées, mais aussi une enseignante. Son avenir, comme celui de ses élèves, sera décidé « arbitrairement ce mardi sans considération humaine, mais avec l’impératif des chiffres ». Cette professeure des écoles, « c’est avant tout une personne humaine non pas une femme que l’on balade au gré des envies et des besoins », d’après le ressenti des parents.
En contactant la presse, « c’est une partie des parents d’élèves de l’école Foch qui a souhaité manifester sa colère, son incompréhension et son sentiment d’être méprisée ». Ces parents souhaitent « le maintien de ce poste au moins pour cette année scolaire avant de réexaminer les effectifs pour la prochaine rentrée. »
Toutefois, une partie des parents d’élèves croit encore « aux valeurs humanistes du service public de l’Education nationale ». Ils espèrent que ce mardi ne sonnera pas le glas de leurs derniers espoirs !