[dropcap]L[/dropcap]a pluie et le vent n’ont pas découragé les plus courageux en ce mardi. Ils étaient entre 500 (selon la police) et 1200 (selon les organisations syndicales) à avoir défilé dans les rues de Rodez. Partis du jardin public, les manifestants ont fait un tour de ville, avant de rejoindre symboliquement le tribunal. La raison, les différents procès faits à des manifestants ces derniers mois, mais aussi et surtout, la réduction drastique des conseillers prud’homaux.
Plusieurs revendications
Pour cette nouvelle mobilisation, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-FSU-SOLIDAIRES, les raisons de la grogne étaient nombreuses comme l’explique Laurence Cahors, porte-parole de la CGT, et de l’intersyndicale :
Nos organisations respectives vous appellent à agir pour une alternative de progrès social autour de l’augmentation des salaires, de l’abandon définitif des contre-réformes des retraites et de l’assurance-chômage, d’un véritable projet industriel pour Bosch et SAM, permettant la préservation du plus grand nombre d’emplois, ou encore la fin des fermetures de services, des suppressions d’emplois, du démantèlement et des privatisations dans les services publics et la fonction publique avec le renforcement de leurs moyens, par exemple dans les hôpitaux aveyronnais. »
Dans le cortège, il y avait effectivement un certain nombre de salariés de la SAM, qui continuent leur combat. « Après 240 jours de mobilisation, ils ne lâchent pas l’affaire, explique Laurence Cahors, réaffirmant avec force leurs exigences pour qu’une solution de reprise garantissant le maintien d’au moins 250 emplois, du bureau d’étude, des services supports, ainsi que des accords d’entreprise, soient enfin trouvés. »
Plus que 36 conseillers prud’homaux à Rodez
Autre dossier chaud dans le département, la réforme des Prud’hommes, et un véritable séisme dans le département, avec la réduction de la moitié des conseillers sur Rodez. Actuellement, ils sont 68 (34 salariés et 34 employeurs). En passant à 36 (18 salariés, 18 employeurs), Rodez est le tribunal le plus impacté. Un décret qui ne passe évidemment pas comme l’explique le président du conseil des prud’hommes de Rodez, Jérôme Nigris :
Depuis 2016, le gouvernement n’a eu de cesse de « pondre » des décrets, des lois, qui ont pour seuls objectifs de réduire le nombre de salariés qui souhaitent nous saisir. Aujourd’hui, les salariés préfèrent régler leur conflit avec l’employeur via une transaction ou une rupture conventionnelle. Et certains conseillers ont déjà annoncé ne pas vouloir se représenter. Car avec cette baisse, ils devront se rendre disponibles plusieurs fois par mois, pour tenir les audiences et rendre les décisions. Nous devons tout faire pour que le gouvernement revoie son décret, pour que notre conseil fonctionne correctement et que nous gardions en Aveyron une véritable justice sociale. »
De nombreux dossiers et préoccupations pour l’intersyndicale CGT-FO-FSU-SOLIDAIRES, qui augurent un automne revendicatif, et certainement d’autres mobilisations à venir…