Un projet fragilisé : surcoût et risque financier
Les habitants du Ruthénois viennent d’apprendre par la presse l’arrêt provisoire des travaux du Parc des expositions de Malan et la forte inquiétude du bureau de Rodez Agglo quant à l’avenir de ce projet. La collectivité invoque un surcoût dû à l’envol des prix des matériaux et un manque de main-d’œuvre. Le Collectif pour la préservation des terres agricoles du Ruthénois (CPTAR) dénonce depuis la mise en route de ce projet un investissement faramineux pour le contribuable : 24 millions d’euros prévus pour le Parc et au bas mot 23 millions supplémentaires en comptant la zone d’activité et les accès routiers.
Il dénonce également des charges fixes d’exploitation annuelles estimées à un million d’euros. Elles seront difficiles à couvrir par Rodez Agglomération dans un contexte économique incertain associé à la concurrence d’équipements déjà existants et situés à 45 min de Rodez (parc d’Albi et Halls du Laminoir à Decazeville).
Risque financier et surcoût annoncé : les élus communautaires vont devoir arbitrer et le collectif appelle les habitants à se mobiliser.
Procédures juridiques en cours et à venir
Sur le plan juridique, CPTAR rappelle que le recours en annulation du permis de construire du Parc des expositions, déposé en avril 2021 par des riverains et le Comité Causse Comtal, n’a pas encore été jugé. Six mois plus tard, Rodez Agglomération n’a toujours pas envoyé de mémoire réponse : l’intention est-elle de retarder le jugement ?
D’autre part, CPTAR a engagé une autre procédure sous la forme de trois référés suspension en un : deux concernent le code de l’environnement et un concerne le code de l’urbanisme. L’objectif est de stopper les travaux de terrassement du Parc qui étaient prévus début septembre, et de façon plus générale la construction du Parc, tant que le résultat du recours en annulation du permis de construire n’est pas connu.
Le 29 septembre dernier, le juge des référés de Toulouse n’a pas reconnu l’urgence à suspendre les travaux, ce qui est logique étant donné qu’ils ont finalement été retardés. Il faut retenir que le juge reconnaît des éléments « de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté du permis de construire du 21 janvier 2021 ». C’est pourquoi, le collectif reste vigilant et déposera de nouveau un référé suspension si les travaux du Parc commencent.
CPTAR a décidé de porter au Conseil d’État les référés suspension environnementaux qui ont été écartés par le juge de Toulouse. Pour couvrir ces nouveaux frais de justice, un appel aux dons est relancé sur la cagnotte toujours disponible en ligne.
Brochure d’information
En parallèle à l’action juridique, le collectif a décidé d’aller au-devant des habitants de l’agglomération en distribuant un document d’information sur les trois projets de Malan (Parc, zone d’activité et accès routiers), qui est aussi disponible sur le site . Cette brochure présente de nombreux arguments précis en réponse à ceux de Rodez Agglomération concernant les points suivants : coûts et risque financier, zone d’activité et commerciale affaiblissant les centres-villes, destruction de l’environnement et de la biodiversité, les alternatives sur le territoire.
Des réunions publiques suivront en cours d’année pour informer sur les risques des projets de Malan et l’avancée des actions du collectif, notamment lors de la venue d’Hervé Kempf, rédacteur en chef du média Reporterre, à la salle des fêtes de Rodez le 1er décembre prochain.
Le Collectif pour la Préservation des Terres agricoles du ruthénois
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