[dropcap]À[/dropcap] Rodez, samedi 4 décembre, une trentaine d’activistes ont symboliquement « prélevé à la source » plusieurs représentations locales d’entreprises multinationales dont, selon les activistes, « les pratiques d’évasion fiscale sont notoires » : BNP Paribas, McDonald’s et TotalEnergies.
Accompagné d’une banderole « Saisie pour évasion fiscale », le fruit de leur butin a été remis à la Direction départementale des Finances Publiques à Rodez.
L’objectif était de dénoncer, avec le soutien d’organisations syndicales (Confédération paysanne, Solidaires, FSU) et citoyennes (Faucheurs Volontaires, Mouvement pour une Alternative Non violente), et dans le cadre d’une action coordonnée à l’échelle du pays, « l’impunité des multinationales pratiquant l’évasion fiscale et le bluff électoral du gouvernement sur sa prétendue lutte contre ce fléau ».
« Les multinationales comme McDonald’s, BNP-Paribas, Total Energies ou Amazon sont régulièrement épinglées dans des scandales d’évasion fiscale, expliquent les manifestants. Il est désormais de notoriété publique qu’elles échappent à l’impôt. En France, 26 % des recettes de l’impôt sur les sociétés échappent à l’État du fait de ces pratiques, soit un manque à gagner de 13,1 milliards d’euros en 2018. L’évasion et la fraude fiscale nous coûtent un « pognon de dingue », elle prive l’État de 80 à 100 milliards d’euros par an, c’est insupportable ! Pourtant le gouvernement en fait trop peu pour que cesse ce scandale et préfère faire des économies sur le dos des plus précaires. »
Pour mettre fin à l’évasion fiscale, Attac exige « la mise en œuvre de la taxation unitaire, ainsi que la mise en place d’un véritable échange automatique d’informations, réciproque et multilatéral, d’un registre mondial des sociétés écran afin de connaitre leurs propriétaires effectifs, et d’un reporting public des activités des multinationales pays par pays, dans un souci de transparence fiscale ».
Attac demande également « l’annulation de la réforme des allocations chômage et un big bang fiscal afin de revenir sur les cadeaux fiscaux faits aux plus riches (ISF, prélèvement forfaitaire unique) ».