[dropcap]L[/dropcap]undi s’est tenue une réunion importante au sujet de la SAM autour des ministres Bruno Le Maire et Agnès Panier-Runacher, avec les élus du territoire et les représentants syndicaux.
Concrètement, ont été actés :
– La nomination d’un délégué à la restructuration industrielle du site, Jean-Pierre Floris. Il était dès ce mardi sur le site de la SAM, accompagné des conseillers ministériels de Bercy, pour échanger en direct avec les salariés et prendre la mesure du potentiel industriel de l’usine.
– La mise en place d’un accompagnement individuel pour chaque salarié.
– L’accompagnement des communes du territoire, qui sont elles aussi indirectement impactées par la cessation d’activité de la SAM.
Lors de cette réunion, le ministre Bruno Le Maire a reconnu sans détour que la recherche d’un repreneur du site s’était soldée par un échec collectif.
En effet depuis maintenant de nombreux mois, l’Etat mais aussi d’autres partenaires, tels que notamment la Région, ont tout mis en œuvre pour susciter et accompagner un projet industriel crédible et pérenne sur le site de Viviez.
L’offre de reprise finalement examinée par le Tribunal de commerce de Toulouse a été jugée insuffisamment crédible pour être retenue. S’il est aujourd’hui tentant de critiquer l’Etat qui n’aurait pas su imposer au constructeur Renault de s’engager en tant que donneur d’ordre sur ce projet de reprise, il convient de souligner que l’Etat, n’étant qu’actionnaire minoritaire, n’a malheureusement pas le pouvoir de décision au sein de cette entreprise privée, laquelle reste maîtresse de ses choix.
Certains en profitent, en cette période préélectorale, pour faire de la mauvaise politique et ainsi reprocher au Gouvernement son inaction, alors qu’il n’avait pas les leviers. Or, désormais, il convient de jouer collectif et de déployer toute notre énergie pour faire émerger, dans les meilleurs délais, un projet qui permettra aux 333 salariés de retrouver rapidement un emploi au plus près de leur lieu de vie. Et pourquoi pas sur le site-même de la SAM, comme sollicité en priorité par les salariés et leurs organisations syndicales, attachés à leur outil de travail et fiers de leur savoir-faire.
Lors de cette réunion avec les Ministres, la Région et l’Etat ont indiqué que de potentiels projets existaient bien sur le Bassin decazevillois : s’ils émergent, il faut absolument que ceux-ci soient fortement accompagnés par les pouvoirs publics et notamment par l’Etat, dans le cadre justement de sa politique de réindustrialisation du pays. C’est sur ce terrain-là que l’Etat est attendu et qu’il a un vrai rôle à jouer.
Les salariés ont aujourd’hui reçu leur lettre de licenciement, c’est bien évidemment un moment dramatique vécu par chacun d’entre eux, leurs familles et leurs proches. Il est désormais urgent que les mesures d’accompagnement soient au meilleur niveau, en tout cas au-delà du minimum légal, et que des projets alternatifs d’emploi ou de réemploi soient rapidement mis en œuvre.
Nous le devons tous à ce territoire, déjà fortement éprouvé par le passé, et à l’ensemble des salariés qui ont fait et font l’histoire de la SAM.
Stéphane Mazars,
Député de l’Aveyron
Vice-Président de la Commission des Lois