Alors que le budget 2021 connaissait déjà une augmentation record avec 402,8 millions de crédits inscrits (une augmentation de 2,4% par rapport à celui de 2020) qui s’expliquait par les dépenses liées à la crise Covid, celui de 2022 crève le plafond : ce n’est pas moins de 408 millions d’euros que les conseillers départementaux s’apprêtent à voter lors de la session de vendredi.
Avec, comme pour le budget 2021, une priorité mise sur les dépenses d’aides sociales : 171 millions d’euros (soit 52% du budget total), seront donc consacrés aux “Aveyronnais qui en ont le plus besoin, notamment les seniors » indique Arnaud Viala. Pour rappel, le budget 2021 octroyait déjà 163,9 millions d’euros pour l’action sociale, l’enfance, le handicap, les seniors, et les bénéficiaires du RSA.
S’appuyer sur les communes
Dans la logique déjà annoncée de faire travailler ensemble le département et les mairies, le budget prévisionnel 2022 consacre 15 millions d’euros d’aides aux communes et communautés de communes. Arnaud Viala insiste sur un “très fort désir d’exercice de solidarité entre territoires”. Ce budget “inédit” a pour but, d’après le président du Conseil départemental, de les encourager à atteindre leurs objectifs : “pour que l’Aveyron réussisse, il faut que chacune réussisse”. Un coup de pouce, mais aussi une responsabilité mise sur les épaules des 285 communes du département.
Alimenter la reprise économique
Du côté des dépenses d’investissement, le département sort là aussi le portefeuille avec 71 millions d’euros prévus pour des chantiers de travaux routiers et de bâtiments comme les collèges (notamment celui du Larzac qui devrait ouvrir aux élèves pour la rentrée 2023). Une manière, pour Arnaud Viala, de contribuer à “alimenter la reprise économique” en faisant travailler les entreprises aveyronnaises, déjà bien occupées l’année dernière puisque le budget 2021 consacrait un peu plus de 76 millions d’euros entre la voirie, les collèges, les bâtiments départementaux, l’aéroport et les transports.
Fidèle à l’annonce de ses “Douze défis de l’Aveyron”, ce budget 2022 met l’accent sur les douze thématiques que le président souhaite développer :
“Dans le droit fil du débat d’orientation du budget qui a eu lieu en décembre dernier, le vote de demain sera une mise en œuvre sur l’année 2022 des choix que l’on a fait au cours des derniers mois et qui nous ont permis d’aborder le projet de mandature avec les 12 grands défis qu’on se fixe pour les années à venir.”
Arnaud Viala
Une “gestion rigoureuse” et des recettes élevées
Si ce plan de relance “made in Aveyron” témoigne d’une volonté d’investir “tout en restant vigilant sur les dépenses”, Arnaud Viala a salué la gestion des équipes précédentes qui permet aujourd’hui d’investir dans des projets partout dans le département, et surtout qui n’a pas laissé de dettes derrière elle. Cette “gestion rigoureuse depuis toujours” permet aussi la possibilité d’emprunter à des taux intéressants. Cette année encore, le département y aura recours avec un emprunt de 37 millions d’euros pour 2022.
Même si, modère Arnaud Viala, “ces 37 millions d’euros ne seront pas empruntés en totalité car les recettes viendront équilibrer les dépenses”. Les recettes de 2021 ont été historiquement élevées grâce à l’augmentation exceptionnelle du nombre de transactions immobilières sur le département. Sur chacune d’entre elle, le département perçoit un droit de mutation à titre onéreux, des frais fiscaux qui se règlent au moment de l’achat d’un bien. Pour le budget 2022, l’équipe départementale a fait “l’hypothèse plutôt prudente” que ces droits de mutation resteront élevés : “on espère un niveau total des droits de mutation plutôt voisin à 2021”.
Un budget qui, précisons-le, n’est pas encore voté, et dont Arnaud Viala souhaite maintenir “ces efforts sur ces 6 autres mandats 2028”. A suivre donc…