Alors que l’équipe de salariés de Station A se démène pour trouver des soutiens aux quatre coins du département, Arnaud Viala laisse peu de place à l’espoir. La vente des anciens haras rentre dans la réflexion de la nouvelle équipe sur l’immobilier départemental : celle-ci préfère se concentrer sur la réhabilitation de l’un des sites plutôt que sur les trois. Ce sera donc le palais épiscopal qui concentrera tous les efforts de rénovation, plutôt que les anciens haras dont la facture se serait avéré beaucoup plus salée. Quant à la possibilité d’un coup de pouce départemental au tiers-lieu, le président estime peu judicieux « que le département soit la collectivité qui implante un tiers-lieu”, préférant laisser la décision d’implantation ou non aux mairies.
Dont acte : “le principe de la vente est en train d’être acté” tranche Arnaud Viala qui doit la soumettre au vote lors de la prochaine commission du conseil départemental de ce vendredi 4 février.
Un montage caduc ?
Le président du département estime que, de toute façon, le projet à long terme de réhabilitation d’une partie des bâtiments anciens n’aurait pas pu porter ses fruits : “le montage imaginé par le département avant mon arrivée est un montage qui n’a pas été validé” par tous les membres de la précédentes équipe précise-t-il. Il ajoute : “Station A a répondu à un appel à manifestation d’intérêt de la part du département”. De là, une autorisation temporaire des lieux a été délivrée au tiers-lieu dans l’attente d’éléments supplémentaires. “Mais le projet est devenu caduc car les conditions n’ont pas été remplies ni du côté du département, ni du côté de Station A” qui devait fournir des éléments pour constituer la suite du dossier de réhabilitation.
“Tout restait à construire dans ce projet : le département ne l’a pas formalisé et Station A n’a pas amené les éléments pour qu’il puisse être conclusif, le département n’avait pas eu de réponses. Donc l’appel n’est jamais arrivé à son terme.”
Un dialogue encore possible ?
La vente des haras à la ville de Rodez se fera donc bien et Arnaud Viala encourage à poursuivre le dialogue avec l’équipe du tiers-lieu “pour trouver une solution pour que Station A continue son activité, aux haras ou ailleurs”, tout en précisant que ça ne pourra pas être dans un des immeubles du département.
Arnaud Viala a insisté sur la “sérénité dans les échanges” qui, on le comprend à demi-mot, n’est pas toujours présente, notamment depuis la création de la pétition en ligne qui a recueilli presque 5 000 signatures. Et ce ne sont pas les derniers échanges entre les deux partis qui ont fait baisser la tension, comme l’indique l’article de notre partenaire au Millavois (cliquer pour lire l’article) :
“Je déplore le fait qu’ils choisissent toujours la voie des médias pour s’exprimer”, précise le président qui insiste sur la nécessité d’échanger entre responsables pour se comprendre, et dans un climat serein. “ Le rapport du département avec Station A est serein, j’espère que le rapport entre Station A et le département l’est aussi”.
“Je comprends qu’on puisse témoigner son attachement à l’activité, moi-même je suis très intéressé par la dynamique des tiers-lieu mais je ne crois pas qu’il faille mélanger les sujets : Station A n’est pas les haras, c’est depuis des mois qu’ils ont leur titre d’occupation précaire, ils ne peuvent pas déclarer qu’ils sont chassés de chez eux. »
Si la partie semble serrée, l’équipe de Station A ne semble pas avoir dit son dernier mot. Qui sait quel coup d’éclat médiatique, l’équipe du tiers-lieu réserve aux différents élus pour défendre leur projet…