Le tribunal a rendu son verdict, ordonnant aux anciens salariés de la SAM, de quitter l’usine qu’ils occupent depuis 127 jours. L’assignation de trois représentants du personnel CGT avait été faite par les mandataires judiciaires, et la décision a été rendue ce mardi. La justice a laissé jusqu’au 5 avril, à 14 h, pour que tout le monde ait quitté les lieux. Ensuite, le recours à un serrurier et à la force publique pourra être ordonné. Les assignés, David Gistau, Ghislaine Gistau et Sébastien Lallier, ont également été condamnés à payer les frais de justice. Retour sur cette décision avec David Gistau.
Quel a été votre première réaction à l’annonce de la décision du tribunal ?
On regrette une telle décision. Qui pour nous est scandaleuse. Cela donne un blanc-seing aux mandataires pour liquider l’outil de production. Et ça hypothèque un éventuel projet.
C’était de la colère ou de l’abattement à la sortie du tribunal ?
Hier, il y avait beaucoup de colère. Un peu d’abattement chez certains, mais surtout de la colère. On a l’impression qu’il y a toujours quelque chose qui crée les conditions pour que l’on ait l’impression de subir un 2e licenciement. Après, en fin d’après midi, on a fait une AG où il y avait plus de 200 salariés. Et à l’unanimité, on a décidé de continuer.
C’est-à-dire ?
Ce n’est pas que l’on ne respectera pas la décision, mais on veut des garanties. C’est-à-dire un courrier cosigné par l’état, la région, la préfecture et les mandataires. Les acteurs de ce dossier, pour que ne soit pas vendus les outils de production. Parce qu’il existe un projet d’activité par la société lotoise MH Industrie, soutenu par la région et l’état. Et on voudrait aussi qu’il y ait une mise en place d’une société de gardiennage. Quand on va quitter l’usine, on a peur qu’il y ait des pillages, au vu de l’acier, de l’aluminium, de la ferraille qu’il y a à l’intérieur, et au vu du prix de ces matériaux actuellement… On veut juste continuer à protéger notre outil de travail.
Vous avez décidé d’appeler à une grande manifestation ?
Oui, le 5 avril, devant l’usine, à partir de 17 h. Avec la population, les politiques, les autres syndicats, etc. Pour dire collectivement, ce n’est pas que les SAM que vous mettez dehors, mais nous toutes et tous !