Ruthénois.com: Comment vous jugez le bilan de la saison 2021/2022 ?
Benoit Courtin (Président ROC) : On a énormément apprécié cette saison, pour de multiples raisons. Tout d’abord, parce que c’est la première saison que l’on déroule complétement, après la crise covid et deux saisons complétement chaotiques. La première satisfaction, c’est déjà le nombre de licenciés. On est passé de 289 à 331 licenciés. Plus une cinquantaine en corpo. La deuxième, c’est que tous les collectifs ont tourné. On pense aux équipes une, mais il faut partir des plus jeunes. Il y a deux ans, on avait que 9 enfants au baby hand. Là, on en a eu 41 et on en aura plus de 50 la saison prochaine.
Et du côté de vos équipes fanions, garçons et filles ?
BC : C’est une grande satisfaction en termes d’objectif, de performance. On est dans un projet qui s’inscrit dans plusieurs années. Que l’on a baptisé Cap 2024. Avec la capacité de monter en N1 pour les garçons, et en N2 pour les filles. On regarde les résultats : les filles comme les garçons sont arrivés 2e ex aequo. À un point. C’est la loi du sport. On peut réécrire l’histoire sur différents matchs, mais n’empêche qu’ils sont tout à fait dans l’objectif.
Vous venez d’évoquer la N1 pour l’équipe garçons. C’est donc l’objectif pour la saison à venir ?
Raphaël Geslan (Directeur sportif) : c’est clairement l’objectif du club, fixé par le comité directeur. On s’était dit avec le président, en début de saison, qu’il fallait que l’on reprenne l’équipe en main. Qu’on voit un peu comment elle était après la période covid, ou personne n’avait joué pendant un an. Le président a géré comme il a pu le recrutement l’été dernier, car je suis arrivé un peu tard. Quand on fait le bilan de la première partie de saison, à la fin, on a un ou deux regrets malheureusement. On a situé l’équipe dans les 4 premiers. C’était vraiment notre niveau. Après, c’est vrai que les gars ont fini sur une belle série. Malgré tout, on n’était pas prêt pour jouer la montée. On s’est donné les moyens dans le recrutement pour être en N1 la saison prochaine. C’est l’objectif affiché de l’année prochaine.
BC : Concernant les recrutements, on est ravi de rester en ligne avec les axes stratégiques qu’on s’est fixés au club. Notamment l’ancrage territorial, c’est-à-dire qu’on réussi à attirer des joueurs de qualité. Et qui vont s’installer durablement en Aveyron. Pas de mercenaires, mais des gens qui vont travailler, qui vont s’impliquer au club. Qui ont à cœur de participer au projet. C’est aussi un excellent indicateur pour nous. Ça a été notre lisibilité, notre crédibilité vis-à-vis des contacts que l’on a pu avoir. Et ça nous met vraiment en confiance pour l’année prochaine.
Un mot justement sur l’ossature de l’équipe l’an prochain ?
RG : On garde une majorité de Ruthénois, issus de la formation ruthénoise quand même et on fait revenir deux joueurs, qui ont joué à Rodez, et qui sont très performants. C’est plutôt positif. Et on essaye de faire venir des compétences supplémentaires. Donc un groupe constitué de joueurs qui vont se battre pour le maillot. C’était important mais pas évident.
On imagine que pour monter en N1, il faut préparer un budget, sur plusieurs mois ?
BC : Raphaël dit souvent, le budget fait la qualité de jeu, l’ambition financière est directement corrélé à l’ambition sportive. À l’Aveyronnaise, il n’est pas question de mettre en danger le club par une forme de mégalomanie sportive. En même temps, si on veut obtenir les objectifs de performance, mais aussi investir sur la formation, une partie du budget ou de l’accroissement du budget va être aussi dédié à pouvoir staffer en entraîneurs de qualité sur les collectifs féminins ou masculins. Souvent, on dit que la qualité technique détenu par les joueurs seniors, c’est dès les catégories moins de 11, moins de 13, que les gestes s’apprennent. Il y a vraiment ce double projet à mener en parallèle.
Vous avez remis en place la billetterie, et cela n’a pas empêché le public de venir en nombre à l’Amphithéâtre ?
BC : Malgré quelques remarques acerbes, c’est un vrai succès. Ça n’a pas rebuté les personnes de rejoindre l’Amphithéâtre le samedi, bien au contraire. On a eu en moyenne plus de 800 spectateurs. Au dernier match, 950 personnes au match, 200 au carré VIP, l’ensemble des collectivités. Les gens, naturellement, comprennent qu’un spectacle, il y a des moyens derrière. Et que ces moyens nécessitent une contribution financière. C’est aussi un cap de franchi. Quand on regarde le dernier match, avec cette folie collective, ces bandas, le disc-jockey… Ça a été une soirée merveilleuse, dont tout le monde se souvient. Et qui va-nous servir de référentiel. Pour que dès la première soirée en septembre, on soit sur ce niveau d’exigence. Parce que l’on souhaite vraiment que les gens de l’agglomération de Rodez, mais aussi de l’Aveyron, sachent que chaque fois qu’il y aura une soirée du ROC à l’Amphithéâtre, c’est là qu’il faudra être pour passer une excellente soirée.
Autre satisfaction, le ROC Hand’trepreneurs qui est un vrai succès ?
BC : Traditionnellement, il y avait une vingtaine d’adhérents. Cette année, on est à 61. On a eu la garden-party, qui a été un véritable succès. On attend une quinzaine de nouveaux adhérents la saison prochaine. Pour de nombreuses entreprises, c’est souvent le premier contact qu’ils peuvent avoir avec le club. Ils se retrouvent dans le projet et en viennent à devenir partenaires. On essaye de diversifier les possibilités de rentrer d’argent, avec des personnes qui y trouvent leurs comptes. Avec des prestations de services. On a un budget de 400 000 euros aujourd’hui. Pour être bien, la N1, c’est 600 000 euros. N1 élite, c’est 800 000 €. Quand on pense à un club au niveau pro-ligue, on est aux alentour d’1M200. On monte les curseurs, les uns à côté des autres, avec le sérieux caractéristique des entreprises du département.
RG : L’idée, c’est de convaincre que le rapport qualité/prix du handball, il est intéressant pour une agglo de la taille de Rodez. Ce ne sont pas des budgets aussi importants que ce que l’on peut avoir au basket, au foot ou au rugby quand on veut être à bon niveau. Et pourtant, ça a une notoriété, et une image qui est intéressante pour l’agglo. Il faut convaincre les collectivités que le spectacle apporté, et la dynamique que ça peut créer, elle est suffisamment intéressante pour que les partenaires privés et les institutions publiques s’y intéressent.