Depuis longtemps, nous dénonçons le transport d’animaux vivants sur de longues distances et encore plus par bateau, à cause de la fragilité de ces échanges commerciaux et aussi pour le bien-être animal.
Le troupeau a été refusé en Algérie, car il y avait suspicion sur 3 animaux de rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), maladie non contagieuse pour l’Homme, à l’origine de simples rhumes pour les animaux et non mortels pour ces derniers. Nous dénonçons depuis 2006 l’obligation vaccinale pour l’IBR qui n’est qu’une maladie commerciale ne rendant pas impropre la viande à la consommation.
La décision a été prise par le gouvernement de renvoyer ce troupeau en France et de le faire abattre à Rodez en Aveyron, à cause cette fois-ci d’une suspicion de fièvre aphteuse, les animaux ayant mangé du foin algérien.
Nous dénonçons la mise à l’équarrissage d’animaux sains, représentant au minimum 150 tonnes de viande gaspillée, soit près de 750 000 steaks hachés. On nous dit que l’abondance c’est fini et que nous entrons dans l’ère de la sobriété et on jette toute cette nourriture ! À l’heure où un Français sur quatre ne mange pas à sa faim, cela est pour le moins choquant.
Combien cela va-t-il coûter ? Qui va payer la facture ? À qui appartenaient ces animaux ? Nous attendons les réactions des services vétérinaires bien silencieux, nous demandons plus de transparence. De nombreuses zones d’ombre restent à éclaircir dans cette affaire menée en catimini.
Si nous continuons à considérer le vivant comme une marchandise comme les autres, à produire l’alimentation comme une denrée industrielle standardisée et échangeable à travers la planète, comment ferons-nous face aux risques sanitaires engendrés par ces échanges d’animaux vivants ? Si nous continuons à construire des filières internationalisées dont le moindre choc économique, sanitaire, climatique engendre une volatilité catastrophique des marchés, comment garantir des prix justes, stables et sécurisés pour nous paysans qui vous nourrissons ?
Nous paysans n’élevons pas nos animaux pour les envoyer à l’équarrissage à cause d’une gestion sanitaire aberrante. On se moque du travail paysan !
Confédération Paysanne de l’Aveyron
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