Le président, Pierre-Olivier Murat, a fait le point après le départ de Laurent Peyrelade, et sur l’arrivée de Didier Santini, alors que le RAF est en congés, en raison de la trêve internationale et de la Coupe du Monde.
Ruthénois.com: Comment s’est passé le départ de Laurent Peyrelade ?
Pierre-Olivier Murat (Président RAF) : Les deux seules personnes qui savent ce qu’il s’est passé, c’est Laurent et moi. On ne s’est vu que tous les 2, à ma demande. Au-delà de l’entraîneur, c’est quelqu’un que je respecte le plus au monde. Dans l’avenir, il pourra toujours compter sur moi.
Il y a bien une raison ?
J’ai le plus grand respect pour Laurent, donc ce qui s’est dit, restera entre nous. On n’est pas du tout parti en mauvais terme. Ça lui a fait de la peine, ça m’a fait de la peine. Mais à un moment donné, on est une entreprise, il y a 100 salariés dans le club. Parfois, il faut faire des choix, même si c’est mon ami. Ce que j’ai appris, c’est que l’on peut garder un entraîneur 8 ans, et que pendant 8 ans, il peut être très performant. Qu’on n’est pas obligé de changer d’entraîneur deux fois par saison…
Vous n’êtes pas adepte de sortir un entraîneur en cours de saison. Disant qu’il n’y avait que 2 cas de figure : soit le coach ne travaillait plus assez, soit il avait perdu son vestiaire…
C’est une très bonne question. C’est une saison particulière. C’est la première, de l’histoire du foot, ou l’on a deux saisons dans la saison. Aujourd’hui, on a une trêve qui ressemble exactement à la trêve de l’été. On n’est donc pas dans la même configuration. Il y a la coupure, la préparation, les matchs amicaux. Et il y a du temps. S’il n’y avait pas eu cette coupe du monde, ma réflexion aurait été différente. Je me serais posé d’autres questions. Car je ne crois pas en la révolution en 2 jours. Là, c’est comme si on avait changé d’entraîneurs en juin.
Comment avez-vous géré l’incompréhension, ou peut-être la surprise auprès du staff, des joueurs ?
C’était très organisé, il n’y a pas eu de surprise. Ceux qui racontent n’importe quoi sur les réseaux sociaux, je m’en fous. Il y a eu la discussion avec Laurent. Une ½ heure après, je voyais tous les joueurs. Et 35 minutes après, les joueurs savaient ce que j’allais faire, le temps dans lequel j’allais le faire. C’est-à-dire, 3 jours où j’avais besoin de souffler. Car je me suis séparé d’un entraîneur, mais d’un ami. Il n’y avait aucun rendez-vous pendant les deux échéances très importantes, le déplacement à Saint-Etienne, et la Coupe de France. Aujourd’hui, ça me donne raison. On a gagné à Saint-Etienne avec un fond de jeu et un autre football. Et on est qualifié pour les 32es. La stratégie que j’avais prise, elle était très claire avec les joueurs, avec le staff.
Comment avez-vous choisi le nouveau coach, Didier Santini ? Encore un choix atypique, comme lors de la venue de Laurent Peyrelade, qu’on ne connaissait pas, qui n’avait pas de CV d’entraîneur… Ce nouveau coach, qu’on ne pensait pas voir dans le monde professionnel, vous lui tendez la main ?
La première chose, ce n’est pas une question de finances. À part les 4, 5 gros, les 15 autres entraîneurs, à quelque chose près, ils touchent la même chose. Je voulais quelqu’un de très frais, avec une philosophie relativement offensive, et quelqu’un qui comprenne et puisse s’adapter à notre club qui est assez identitaire. Par sa carrière de joueur, Didier, il a joué que dans des clubs identitaires. J’ai reçu 40/45 CV. Il y avait des noms ronflants, parce que celui qui n’entraîne pas depuis un moment, il a besoin de revenir dans le circuit. On est ensuite passé à 30, puis à 10. Et j’en ai rencontré 3. Pour finir, c’est mon choix. Ce n’est pas défaut. Il faut que Paul-Lignon redevienne une forteresse. Et pour ça, il faut un capitaine de bateau.
Le fait que ça n’est pas marché, très tôt, à Saint-Brieuc, ce n’est pas un frein ?
Vous ne savez pas ce qu’il sait passer à Saint-Brieuc. Des fois, ce sont les gens qui veulent partir. L’année dernière, il a fini 7e, alors des moyens… Il n’avait même pas un GPS pour les courses de ses joueurs… Il a fini 6e avec Dunkerque, quand nous on monte. En bon aveyronnais, la moindre des choses, c’est de lui dire bonjour, bienvenue, et on comptera les bouses à la fin de la foire !
Les joueurs reprendront l’entraînement le 5 décembre. Avec au programme un stage à Canet-en-Roussillon. Avec deux matchs amicaux, à Nîmes et à Montpellier. Et Rodez connaît son adversaire pour les 32es de finale. Il ira affronter Monaco, club de Ligue 1, à Louis II.