L’école Jean Laroche, à Onet-le-Château, a été construite sous le mandat de Fabrice Geniez, puis inaugurée en 2015. « Une école qui a 7 ans et qui paraît en avoir 150 », s’insurge le maire, Jean-Philippe Kéroslian.
En effet, nombreux sont ceux qui en passant aux abords du bâtiment se demandaient bien quel effet de style avait voulu donner la municipalité de l’époque et surtout, si les matériaux utilisés et la « fameuse couleur » allaient durer dans le temps. En voyant les rendus actuels du bâtiment, la réponse est malheureusement bien peu rassurante.
« En ce temps-là, nous n’avions pas souhaité aborder la problématique de l’école Jean Laroche, afin de ne pas être accusés d’effet médiatique. Nous ne voulions pas politiser le problème », souligne Jean-Philippe Kéroslian.
Toutefois, très rapidement, une centaine de malfaçons a été répertoriée, portant essentiellement sur les structures externes du bâtiment : plateau sportif (qui ne peut être utilisé), isolation, enduit chanvre-chaux (très poreux), parements extérieurs…
« Il est notamment apparu que le procédé de revêtement extérieur – chanvre-chaux – n’avait pas fait l’objet des procédures d’autorisations nécessaires. Fait inouï, l’équipe municipale Geniez n’a pas souscrit d’assurance « dommages ouvrages » pour cette école, alors même que cette garantie est vivement recommandée et que son coût est généralement inférieur à 1 % du montant des travaux. Comment comprendre une telle décision quand on sait que toute personne qui fait construire sa maison souscrit une assurance « dommages ouvrages » ? Cette décision irresponsable s’est même reproduite pour d’autres édifices élaborés sous la mandature Geniez, et notamment pour le complexe de tennis », explique Jean-Philippe Kéroslian.
La municipalité actuelle, dès son arrivée, a constaté les malfaçons et a immédiatement engagé une procédure judiciaire qui, du fait de l’absence d’assurance « dommages ouvrages », s’avère très longue et coûteuse.
« De nombreuses expertises et contre-expertises ont été réalisées du fait de la complexité de la situation, continue le maire d’Onet-le-Château. Le fait que l’architecte ait cessé ses activités et que les différents entreprises et bureaux d’études concernés se renvoient la responsabilité de ce fiasco a contribué à rallonger fortement la durée de ces démarches. Après plus de six années de procédures, financièrement assumées par notre commune, il s’avère que l’instruction est clôturée depuis septembre 2022. Nous sommes désormais dans l’attente de connaître la date de l’audience du tribunal administratif. Cette procédure interdit, jusqu’à présent, à notre collectivité de procéder aux travaux de réparation ».
Cependant, les problèmes s’accentuant, certaines façades ont du être sécurisées par la pose de filets « pare gravats ». Et à ce jour, la dégradation accélérée du revêtement extérieur de certaines façades a conduit à prendre de nouvelles mesures conservatoires : constat d’un commissaire de justice (huissier), intervention d’un bureau de contrôle. D’ores et déjà, les services municipaux ont sécurisé l’accès de ces zones problématiques.
La sécurité des enfants, des enseignants et des personnels scolaires est ainsi préservée.
« Nous restons plus que jamais dans l’attente de décisions du tribunal administratif pour pouvoir, notamment, procéder aux indispensables travaux de réfection », assure Jean-Philippe Kéroslian.