Vendredi, à l’occasion de la venue de la Première ministre dans l’Aveyron, la CFE-CGC avait demandé une audience. Emmenée par Jacques Douziech, la délégation était composée de Marie-Line Brigidou, Présidente Occitanie et Présidente de la CPAM 31 et de Béatrice Latapie-Bouloc, cadre de santé du centre hospitalier Saint-Marie à Rodez. Ils ont été reçus par Gwénaël Frontin, Conseiller de la Première ministre, chargé des relations sociales, Floriane Rivière, Conseillère du ministre de la Santé, chargée du parcours, qualité et ressources du système de santé, établissements de santé et Isabelle Knowles, Secrétaire générale de la Préfecture de l’Aveyron. Le point avec Jacques Douziech, Secrétaire général de la CFE-CGC de l’Aveyron.
Quel est votre sentiment après cette rencontre ? Avez-vous eu le sentiment d’avoir été écouté ?
On a échangé et évoqué notre vision CFE-CGC du problème de la santé et de l’attractivité du territoire. Evidemment, les conseillers ont essayé d’évoquer les retraites. Mais on a immédiatement arrêté, en disant qu’il y avait une intersyndicale nationale et locale qui fonctionnait bien. Et que ce n’était pas le sujet du jour.
Quels sujets avez-vous évoqués ?
La problématique du manque de professionnels, que ce soit les médecins, spécialistes, mais pas que. On s’est projeté pour demain. On va manquer de pharmaciens, de préparateurs en pharmacie, par exemple. On a donc évoqué Parcoursup, qui pour nous, est une catastrophe. On gère des avenirs humains à travers des formules mathématiques, c’est très malsain. Aujourd’hui, pour deux élèves qui rentrent en école d’infirmière par exemple, il n’en sort qu’un. On a aussi évoqué la problématique des Ehpad qui ferment des lits, pas faute de patients, mais de personnels…
Le manque de médecins en milieu rural a été aussi un élément de votre discussion ?
Oui, on a évoqué l’attractivité du territoire pour faire venir des médecins, qui manquent cruellement à certains endroits. On nous a répondu que l’Etat ne pouvait pas obliger les installations… Nous avons rappelé que pour valider leurs diplômes, ce serait peut-être bien qu’ils fassent un stage dans les déserts médicaux en souffrance. Pour nous, c’est important.
Il y a des dossiers qu’ils avaient déjà relevés ?
Oui, Parcoursup, c’était déjà identifié. Ils nous ont répondu qu’il y a des missions d’évaluation et qu’ils sont conscients qu’il y a des soucis. Sur les Ehpad, ils sont aussi conscients qu’il y a des oubliés du Ségur. Personnels, travailleurs sociaux, agents des CAF, qui n’ont pas le droit alors que des gens avec les mêmes diplômes dans d’autres structures y avaient droit. Nous avons aussi évoqué la médecine du travail.
Quelles ont été leurs propositions, leurs solutions à vos inquiétudes ?
Ils nous ont dit qu’ils héritaient d’une situation et qu’ils mettraient du temps à la régler. Après, c’est très subjectif. Si on s’en tient à ce qu’ils ont noté, ça voudrait dire que nos propos les ont au moins interpellés. On peut penser, sans être naïf, que sur les sujets de Parcoursup, des médecins, de l’histoire des Ehpad qui étaient en souffrance, ils ont écouté et noté les problématiques. Un autre élément important, c’est qu’ils nous ont gardés une bonne heure, ce qui est bien pour une audience…