[dropcap]H[/dropcap]iver 1884, 6 heures du matin, après 38 jours de traversée de l’Atlantique, 162 Aveyronnais descendent du train de nuit en gare de Pigüé, à 600 km de Buenos Aires. Fuyant la misère du pays, ils se sont embarqués dans une folle aventure sans retour, emportant sous leur bras les affaires d’une vie et tous leurs espoirs pour une vie meilleure. C’est ce bout d’histoire de l’Aveyron que Lola Cros, journaliste du podcast « Finta! », vous propose de découvrir ou redécouvrir dans un documentaire sonore inédit de Finta ! en trois épisodes.
[highlight color= »yellow »]Episode 1[/highlight] : samedi 9 décembre, avec Xavier Palous.
Ils n’avaient jamais vu la mer, pour certains jamais quitté leur canton. Ce 24 octobre 1884, ils sont 162 à se retrouver sur le quai de la gare de Rodez pour rallier le port de Bordeaux. Qui sont Clément Cabanettes et François Issaly, les deux artisans de cette incroyable migration ? Comment ont-ils convaincu ces familles de tout quitter ? Et qu’ont-ils trouvé dans cette terre promise de la pampa argentine ?
[highlight color= »yellow »]Episode 2[/highlight] : samedi 16 décembre, avec Jeanne Agar, Anne Charbonnier et Jean-Philippe Savignoni.
Les grands-parents de Jeanne Agar n’ont pas fait partie des pionniers, mais sont arrivés à Pigüé dans la foulée, c’était en 1886. Son grand-père, Henri Calmels, était originaire de Salmiech. Son épouse, Marie Routaboul, du Monastère. Jeanne Agar est née à Pigüé en 1927. Elle y a vécu jusqu’à ses 12 ans, avant que la Seconde Guerre mondiale ne vienne percuter sa vie, et en changer à tout jamais sa trajectoire. C’est une femme au destin incroyable, à la force et au courage admirables, que j’ai eu la chance de rencontrer. C’était au printemps dernier, deux mois avant son décès, elle avait 96 ans.
[highlight color= »yellow »]Episode 3[/highlight] : samedi 23 décembre, avec Nathalie Auguy-Périer, Rémi Nolorgues et Caroline Puel.
Depuis l’arrivée des premiers colons aveyronnais, cinq voire six générations de descendants sont nées. Entre chaque génération, ce sont des morceaux d’histoire qui s’érodent et se distendent. Et si les deux guerres mondiales ont été des ruptures fortes, accélérant l’assimilation des colons dans la nation argentine, des signes tenaces persistent dans la ville même de Pigüé. Comme des totems rappelant la présence française.
Pour le centenaire, en 1984, une délégation de 300 Aveyronnais a fait le déplacement, en présence du président argentin. Trois ans plus tard, c’est Mitterrand qui rend hommage aux colons aveyronnais. Forcément, l’histoire fascine. Et aujourd’hui, qui sont ces jeunes Aveyronnais qui, chaque année, partent sur les traces de leurs ancêtres en sac à dos ?