L’Aveyron a reçu le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie ce vendredi. Après un déjeuner en préfecture, il a ensuite rencontré les membres de la Chambre d’Agriculture, et des représentants syndicaux (FDSEA, Jeunes Agriculteurs et Confédération Paysanne). Une réunion attendue par Sébastien Persec, porte-parole de la Confédération Paysanne de l’Aveyron, qui ne se faisait malgré tout pas d’illusion :
Franchement, c’est sans illusions. Aucune. On est vraiment là, aujourd’hui, pour exprimer notre mécontentement. On a fait une manifestation à Limoges, à Paris, qui était très importante. Et ce ministre nous a toujours fait des fins de non-recevoir. En espérant aujourd’hui, sans trop d’illusion, qu’il puisse aujourd’hui nous entendre et corriger les injustices qu’il a lui-même créée, avec les leviers nationaux qui pourraient lui rester.
Pour la Confédération Paysanne, l’un des gros dossiers, c’est la réforme de la PAC. Pour eux, actuellement, « la PAC, c’est la politique de l’emploi ou chômage de masse ». Ils estiment qu’avec la PAC actuelle, ce sont en moyenne 15 000 emplois par an qui disparaissent. Autre constat pour eux, que le gouvernement actuel ne fait qu’accompagner l’agriculture industrielle, l’agrandissement. Soit le contraire de ce que prône aujourd’hui le syndicat : l’accompagnement et l’aide de l’agriculture paysanne.
Soutien aux petites fermes
Pour Sébastien Persec, l’agriculture est souvent oubliée par les gouvernements successifs. Mais pas autant qu’avec celui-ci. « Là, rien n’a été donné de ce que demandait la Confédération paysanne, confie le syndicaliste. Pas d’aide aux petites fermes, alors qu’on demandait une aide forfaitaire de 5000 €. Pas d’aide à l’actif, c’est toujours à l’hectare, donc ça pousse à l’agrandissement. C’est déjà ceux qui ont énormément de surface qui peuvent s’agrandir. Ça remet complétement en cause l’installation de petits projets, ce que nous défendons nous, des paysans boulangers, des maraîchers ou des petites fermes qui ne peuvent s’agrandir, car le terrain est pris par les grosses fermes. »
Pourtant, lors de ces visites, le ministre, Julien Denormandie a plusieurs fois affirmé qu’il était un fervent défenseur de l’agriculture de grande proximité. Et aussi que l’élevage français est un élevage de petite taille par rapport, notamment à l’international. Alors peut-être sera-t-il plus réceptif au 2e sujet que souhaitait aborder Sébastien Persec :
On a une demande particulière à faire, par rapport aux AOP, aux signes de qualité. C’est de sortir, pour les marques distributeurs, le Roquefort du Nutriscore. Actuellement, c’est très mal classé alors que c’est le fromage phare de ce département, et que c’est un fleuron de l’agriculture française en étant en AOP.