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À retenir
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- 194 000 Aveyronnais vivent dans l’espace rural, c’est-à-dire dans une commune peu dense ou très peu dense, soit 69 % de la population du département.
- Un tiers d’entre eux vivent dans des communes rurales sous influence du pôle de Rodez.
- Grâce à l’arrivée de nouveaux habitants, la population de l’espace rural aveyronnais est stable entre 2008 et 2018. Elle augmente fortement dans le rural sous influence de Rodez.
- Mais l’espace rural perd des emplois. Entre 2007 et 2017, l’emploi n’augmente que dans les communes rurales sous forte influence de Rodez.
- L’Aveyron est le département d’Occitanie dans lequel l’agriculture pèse le plus dans l’emploi du rural (17 %).
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[dropcap]E[/dropcap]n Aveyron, 277 communes sur 285 (97 %) sont situées dans l’espace rural. Celui-ci abrite 194.000 Aveyronnais en 2018, soit 69 % de la population du département. C’est le quatrième département d’Occitanie pour la part de la population vivant dans l’espace rural, derrière la Lozère, le Gers et le Lot. L’Aveyron est considéré comme un département principalement rural à l’image de 52 autres départements de France.
La population de l’espace rural aveyronnais se stabilise
Depuis 1982, la population de l’espace rural aveyronnais a baissé de 1,2 % alors que celle de l’espace urbain augmentait de 3,6 %. Toutefois, sur la période récente, entre 2008 et 2018, elle se stabilise, comme dans l’espace urbain. Ceci est exclusivement dû à l’attractivité du territoire rural : sur la période, les arrivées de nouvelles populations, supérieures au nombre des départs, compensent des décès plus nombreux que les naissances.
Par exemple, en 2016, 7.200 personnes se sont installées dans l’espace rural de l’Aveyron et 5.600 l’ont quitté, en provenance ou à destination de l’espace urbain ou d’un autre département. Les échanges de population avec les communes urbaines du département sont relativement équilibrés. L’espace rural aveyronnais gagne surtout des habitants en attirant des populations d’autres départements français.
Plus de seniors et plus de couples que dans l’urbain
En 2017, dans l’espace rural de l’Aveyron, la moitié des habitants ont plus de 49 ans, soit 3 ans de plus que dans l’espace urbain. Comme souvent dans les espaces ruraux, il y a relativement moins de jeunes de 18 à 30 ans et plus d’adultes âgés de 55 à 80 ans.
Les habitants de l’espace rural aveyronnais vivent plus souvent en couple : 41 % des ménages sont des couples avec enfants et 31 % des couples sans enfants, contre respectivement 34 % et 27 % dans l’espace urbain.
Outre les agriculteurs, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont relativement plus nombreux dans l’espace rural de l’Aveyron que dans l’espace urbain, à l’inverse des cadres, professions intellectuelles supérieures, professions intermédiaires et employés.
L’espace rural aveyronnais perd des emplois
L’espace rural de l’Aveyron offre 78 emplois pour 100 actifs occupés résidents, montrant ainsi une relative autonomie par rapport aux pôles d’emploi de l’urbain (Rodez, Millau, Saint-Affrique et Villefranche-de-Rouergue).
Le chômage est moins prégnant dans le rural : 8 % des actifs se déclarent au chômage, soit 5 points de moins que dans la population active urbaine.
Entre 1982 et 2017, l’emploi baisse dans l’espace rural de l’Aveyron (- 5 %) plus vite que la population, tandis qu’il augmente plus vite que la population dans l’espace urbain, traduisant une certaine « résidentialisation » du rural. Sur la période récente, de 2007 à 2017, le nombre d’emplois diminue de 2,4 % dans le rural et de 0,9 % dans l’urbain.
Dans l’espace rural, les emplois créés dans le secteur tertiaire, marchand ou non marchand, ne compensent pas ceux perdus dans l’agriculture, l’industrie et la construction. Toutefois l’agriculture et l’industrie conservent une place importante dans l’économie de l‘espace rural : avec respectivement 17 % et 15 %, leurs parts dans l’emploi total sont parmi les plus élevées des espaces ruraux des 13 départements d’Occitanie. La dynamique de l’emploi tertiaire est plus forte dans le rural que dans l’espace urbain.
Au total, l’espace rural de l’Aveyron compte 61.000 emplois en 2017, soit plus de la moitié des emplois du département. Avec 59 % des emplois, le secteur tertiaire est beaucoup moins présent dans l’espace rural que dans l’espace urbain (80 %), qu’il soit marchand ou non. C’est aussi le cas des activités de la sphère présentielle, tournées vers la satisfaction de besoins locaux des résidents ou des touristes.
64 % des habitants du rural vivent en dehors de l’influence du pôle de Rodez
L’espace rural aveyronnais est multiforme, il comprend plusieurs catégories de territoires, plus ou moins éloignés des principaux pôles d’emploi. Rodez est le seul pôle constituant une aire d’attraction d’au moins 50.000 habitants influençant une portion du rural aveyronnais. 64 communes rurales sont sous l’influence ruthénoise.
Les autres, abritant 64 % de la population de l’espace rural de l’Aveyron, sont considérées hors influence d’un grand pôle, et peuvent être peu denses (40 %) ou très peu denses (24 %). Entre 2008 et 2018, la population augmente seulement dans le rural sous influence de Rodez. Elle baisse légèrement dans le reste du rural.
Le constat est proche pour l’emploi. Entre 2007 et 2017, il ne se développe que dans les communes rurales sous forte influence de Rodez (+ 8 %) : la croissance des emplois du secteur tertiaire, marchand ou non, y compense largement la baisse d’emploi des autres secteurs.
Pour les autres types de communes rurales, la croissance du tertiaire n’est pas suffisante, face à des baisses d’emploi plus prononcées dans les autres secteurs : – 35 % pour l’industrie dans les communes sous faible influence, – 19 % pour l’agriculture dans les communes hors influence. En 2017, l’agriculture concentre toutefois jusqu’à 40 % des emplois dans les 142 communes rurales hors influence très peu denses.
En partie grâce à la présence de pôles d’emplois secondaires en son sein (Decazeville, Espalion), l’espace rural peu dense hors influence du pôle ruthénois apparaît comme relativement autonome en matière d’emploi, à l’inverse du rural sous forte influence de Rodez. Il offre 100 emplois pour 100 actifs occupés résidents, contre 58 pour le second.