Ruthénois.com : Quel est votre sentiment, alors que l’on approche de la fin de la saison, et que les Rafettes sont déjà assurés de monter en D1 ?
Pierre-Olivier Murat (Président RAF) : C’est totalement extraordinaire. Ça me fait penser un peu à notre montée en National-Ligue 2. À date, elles n’ont perdu qu’une fois dans la saison. Un groupe très solidaire, très sérieux, qui est à l’écoute de son coach, du staff. Et qui pour moi, en plus, a une marge de progression parce que c’est un groupe jeune.
Rodez était descendu en D2, il y a 3 saisons. Les deux premières ont été perturbés par le Covid. C’était la première saison depuis leur descente qui va aller à son terme, avec la montée. Vous aviez fixé l’objectif de remonter, mais pas forcément à court terme ?
C’est ça. Je n’avais pas donné de date. L’objectif, c’était de remonter. Après, cette année, entre le fait de garder des joueuses importantes, de compléter l’effectif, de voir la poule avec des équipes que l’on connaissait bien, on sentait que c’était peut-être l’année.
En début de saison, ça a été un peu dur, avant que le staff et l’équipe ne trouvent leur marque. Un état d’esprit, une solidarité à toute épreuve, qui s’apparente aux valeurs du club ?
Oui, tout à fait. Sur les 3, 4 premiers matchs, c’était compliqué, mais il y avait beaucoup de qualité. On perd contre Yzeure à domicile, mais totalement contre le cours du jeu. Tout le monde était un peu abattu. Moi, j’ai dit : attention, le contenu qu’on avait, il était très bon. On a eu énormément d’occasions. Et elles se sont vite rendu compte que le groupe avait la qualité pour faire quelque chose. Alors, est ce que c’était 1er, 2e ou 3e… Très vite, on a vu qu’il y avait un truc à jouer.
Souvent, vous évoquez la solidarité, l’état d’esprit. Pour rappeler que ce sont les valeurs du club, et du territoire. Et on a eu le sentiment, cette saison, que cette équipe véhiculait ça très fortement.
On ne peut pas être tous amis dans la vie privée. Mais sur le terrain, quand on est solidaire, avec l’objectif commun, ça se passe normalement bien. Et c’est ce qu’elles ont compris.
Un plus quand on est un club avec un plus petit budget que les autres ?
Là, ça serait mentir de dire que l’on avait un petit budget. Là, on avait vraiment deux, trois joueuses de grosses qualités, et toutes les autres étaient au niveau. Je pense que c’est ce petit truc qui a fait la différence.
La D1, c’est donc acté. Avez-vous déjà commencé à travailler à la saison prochaine ?
Je ne rencontre jamais les joueurs ou les joueuses avant le dernier match. Jamais, quelle que soit la situation. Après bien sûr, on a travaillé. J’ai encore rendez-vous avec Mathieu pour la stratégie. L’idée, c’est de conserver un noyau dur. Tout en amenant, ça serait mentir de dire le contraire, de l’expérience dans l’équipe. Notre force, cette année, c’était la jeunesse. Il faut garder cette force, mais en amenant de l’expérience. Parce que la D1, c’est une autre planète.
Rodez a connu la D1, mais cela a beaucoup évolué depuis que le club était descendu. Notamment avec une visibilité plus importante avec la retransmission des rencontres. C’est vraiment très différent aujourd’hui ?
Oui, c’est vraiment le jour et la nuit. La D1 aujourd’hui, c’est une autre planète vraiment !