Chaque printemps, la prise de conscience, partielle, appelle à la mobilisation pour lutter contre le développement des frelons asiatiques dont la présence croissante, année après année, force à un constat d’impuissance. Les mesures de piégeage mises en œuvre se déclinent en effet de manière désordonnée. Il apparaît que le manque de coordination des moyens de lutte n’a pas permis à ce jour de maîtriser l’invasion de l’espèce.
Le Sénat s’est emparé de ce sujet et a voté ce jeudi 11 avril 2024 une proposition de loi visant à endiguer la prolifération du frelon asiatique et à préserver la filière apicole.
Le texte instaure ainsi un plan national de lutte contre le frelon asiatique doté de moyens dédiés, décliné en plans départementaux, pour remédier aux lacunes des actions mises en œuvre jusqu’à présent. Ce plan présente l’avantage de coordonner des mesures plus efficientes, co-construites avec les collectivités et les filières concernées, sous l’égide de l’État. Il prévoit également, un régime d’indemnisation pour les exploitations apicoles impactées, sous certaines conditions.
Lors de l’examen du texte, le sénateur Jean-Claude Anglars s’est exprimé pour soutenir les apiculteurs, nombreux en Aveyron, et rappeler l’enjeu agricole et de biodiversité indéniable, regrettant que le frelon asiatique ne soit pas classé en catégorie 1 des espèces nuisibles : « Dans certains départements, 40 % des abeilles ont été décimées et localement les ravages peuvent être encore pires. (…) Globalement, l’absence de cohérence et de financements adéquats a limité l’efficacité des actions menées. Les moyens de lutte dont nous disposons aujourd’hui sont insuffisants, conduisant à la nécessité de ce nouvel arsenal législatif. Les solutions proposées vont dans le bon sens. Mais elles ne sont qu’une première étape dans la lutte contre les frelons asiatiques, avant qu’il ne soit trop tard pour les apiculteurs, pour la biodiversité et pour la santé publique. ».
Soutenant ce texte examiné en Commission d’aménagement du territoire et du développement durable dont il est membre, Jean-Claude Anglars s’est félicité de son adoption à l’unanimité et souhaite que le texte soit également adopté par les députés.